Ce que j'ai écrit... une fois... quand j'ai eu de l'inspiration.

Moi... Que suis-je...

Qui suis-je ? Que suis-je ? Dois-je vraiment vivre ? Ai-je un but ? Arriverai-je quelque part ? M'aidera-t-on ? Vivrai-je ? Tant de question dont je tente de trouver les réponses...

Celle qui est la plus simple à répondre est le «Vivrai-je». Après tout, je suis un de leur gagne-pain. Si je meurt, ils risquent de faire des pertes, parce que je leur en rapporte, de l'argent. Ils ne m'ont jamais appris quoi que ce soit d'autre que mon propre métier, ce qui fait que je ne comprends rien quand ils parlent de l'écolo... écono... je sais plus, un mot compliquer qui fini en i. Enfin, ces conversations finissent toujours par la même phrase : ça ne te regarde pas, c'est l'heure, vas bosser.

Bosser... on dirait que je ne doit faire que ça... bosser. Un boulot que je n'aime pas vraiment, le même que faisait ma mère. Mais bon, je n'ai pas le choix. C'est ça, ou crever dans la rue. Je vois beaucoup de gens dans ce métier, des gens qui me parle beaucoup, et je dois faire semblant de comprendre. Une fois, j'ai essayé de m'enfuir, j'ai été rattrapée et ils ont fait leur punition habituelle : quelques coup de fouet, avant de m'enfermer dans une chambre. Enfin, les coups ne sont jamais trop forts, il ne faut pas abimé la peau, qu'ils disent.

De temps en temps, je regarde la télé, le jour, quand je ne travaille pas, ou quand je suis punie. J'essaie de comprendre les gens dans cette boite, mais ils pensent tellement bizarrement. Un exemple : Pourquoi est-ce que ces femmes s'extasie devant un parfum qu'on leur offre ? J'en ai une dizaine juste dans ma salle de bain, et on me les redonne dès qu'elles sont vides. Pareil pour des habits, sauf que les miens sont quand même un peu différent des leurs... Je ne sais même pas pourquoi je suis autant différente des ces filles dans la télé ! Car je suis moi aussi une fille !

C'est vrais, ce n'est que la première fois que je le dit... excusez-moi. Je m'appelle Rita, un homme que j'ai rencontré lors de mon travail m'a dit que cela voulait dire perle, et que ça allait parfaitement avec ma beauté. Ça m'avait fait un peu plaisir... J'ai 17 ans, mais la plus part des gens l'ignorent sûrement, pensant que je dois avoir dans la vingtaine. C'est tout ce qu'il y a à savoir sur moi.

Mes journées sont toujours pareil : je dors jusqu'à midi, voir plus tard selon le travail que j'ai dû faire. Ensuite je me prépare pour mon travail avant d'aller le faire. Puis je vais me coucher pour recommencer ma journée. Si je fais quelque chose de mal, on me gueule dessus. Si je ne fais pas quelque chose, on me gueule dessus. Si je ne suis pas assez belle, on me gueule dessus. Si je... enfin, vous m'avez comprise je pense... J'ai toujours cette impression d'être née pour les servir, comme ma mère d'ailleurs. Elle travaille toujours avec eux, elle a maintenant 33 ans. Elle travaille moins bien qu'ils disent, et qu'elle risque d'être laissée sur place un jour. Elle, par contre, a commencer un peu plus tard que moi à travailler, elle avait 15 ans, j'ai commencer à 12 ans.

Au début, j'ai été un peu étonnée, c'est un des hommes qui faisait travailler ma mère qui est venu vers moi et m'a expliqué les rudiments de mon boulot. Peu à peu, j'ai fini par comprendre que je n'était qu'un pantin, et que ma destinée était déjà tracée pour moi... par ces hommes. J'ai déjà eu l'idée de me suicider comme ils font dans les séries de la télé, mais... je ne sais pas, ça me fait peur. Je suis partagée entre l'envie de ne plus être là, et l'envie de vivre. Je ne sais même plus si je suis si indispensable que ça dans ce monde. Eux disent que oui, mais je n'aime pas ce qu'ils pensent...

Dans tout les cas, j'essaie toujours de garder un espoir qu'un jour, comme dans les séries policière, quelqu'un viennent nous aider, nous délivre de cette situation ! Je n'en peux plus de me dire que je ne connaîtrai que ça de ma vie ! De me dire que mon père, je l'ai peut être déjà vu sans le savoir ! Que ma mère ne sait même pas qui il est ! De voir passer toutes ces personnes, de leur faire bonne impression, de les satisfaire comme il se doit selon leur théorie ! Que quelqu'un m'aide ! Je n'ai jamais voulu de cette vie, je suis née d'une prostituée dans une relation sans protection. Les hommes qui dirigent m'ont gardé parce que j'étais une fille, et que je pouvais leur servir comme ma mère ! J'en ai mare de voir tout ces hommes venir pour me toucher les seins, me toucher mon entre-jambe !On a fait de moi un jouet ! Je suis humaine moi aussi ! Pourquoi faut-il que je soit tant différente des autres ?

Je ne sais pas qui vous êtes, ni quelle sera votre réaction en lisant ces quelques lignes, mais sachez, sachez que je n'ai aucune identité, je ne suis personne. Je suis née illégalement, ma mère n'a plus d'identité elle non plus, on la lui a volé. Même si je réussis à m'enfuir, je me ferais arrêter, et ils me récupèrerons. Vous me verrez peut être, mais vous ne saurez pas qui je suis. Je vous ai dit mon nom : ils changent une fois par mois, pour pas qu'on remonte jusqu'aux chefs. Mon âge : comme je l'ai déjà dit, j'ai l'air d'avoir la vingtaine. Vous me croiserez dans la rue, et vous m'ignorerez. Je ne saurai pas qui vous êtes et ne pourrai pas vous demander de l'aide, comme j'ignore qui vous êtes. Je sais que vous ne pourrez rien faire directement pour moi, mais je vous en supplie... essayer.

Ce témoignage n'est pas réel, il est issue de l'imagination de l'auteur qui pense que ce genre de situation est possible, et même sûrement existante dans certain pays.