INTERSTELLA 5555: The 5tory of the 5ecret 5tar 5ystemGenre: Musical
Origine: Franco-Japonaise
Réalisation: Kazuhisa Takenouchi.
Scénario: Thomas Bangalter, Guy Manuel de Homem-Christo.
Production: Leiji Matsumoto, Thomas Bangalter, Guy Manuel de Homem-Christo
Studio: TOEI Animation
Musique: Daft Punk.
Date de sortie: Décembre 2003.
Synopsis Interstella 5555 raconte l'histoire d'un groupe de musiciens d'une autre galaxie pris en otage par un producteur véreux. Ce dernier a en effet décidé de les ramener sur Terre pour en faire le groupe numéro 1 de tous les classements, quitte à les exploiter jusqu'à l'épuisement. Un de leurs fans décide de s'élancer à leur secours à bord de son vaisseau.
Analyse
Interstella 5555 fait partie de ces OVNI que l'on aperçoit de temps à autre. En effet, il apparait difficile de le comparer à un autre au premier abord. Rien que par sa réalisation, ce film a de quoi étonner: un anime musical franco-japonais, avec de la musique électronique et un scénario écrits par deux français, le tout supervisé par le créateur d'Albator...avouez qu'on n'entend pas ça tous les jours. Pour comprendre les raisons d'un tel projet, un peu d'histoire s'impose:
Comme de nombreux enfants de leur génération, les Daft Punk ont assisté aux débuts de l'animation japonaise en France et leur héros d'enfance a pour nom Albator. Malgré les années, le corsaire de l'espace reste gravé dans l'esprit du duo. Aussi, lorsque l'opportunité de travailler avec son créateur, Leiji Matsumoto, se présente, c'est un peu un rêve de gosses qui se réalise. Matsumoto réalisera d'abord le clip de Around the World, avant d'enchainer peu de temps après avec le projet Interstella. Il raconte avoir été immédiatement emballé par le projet. En effet, Matsumoto a toujours été un grand mélomane et s'est toujours plu à imaginer des images sur la musique qu'il écoutait. Aussi, Interstella a été pour lui l'occasion qu'il attendait pour mettre en oeuvre cette pratique à une plus grande échelle.
Le film en lui même mélange à merveille les univers du maitre de l'animation et celui des deux comparses robotisés. Graphiquement, le film est très marqué de l'empreinte de Leiji Matsumoto. On sent de suite qu'Albator est passé par là, et certains personnages, à l'instar de la belle Stella ressemblent comme deux gouttes d'eau à certains protagonistes de la série du capitaine au coeur d'or. Ce style, couplé aux technologies d'animation modernes donne un resultat bluffant. Les mouvements des personnages sont parfois si fluides, si naturels que j'ai eu l'impression qu'ils allaient sortir de l'écran. Et pas besoin de 3D ici, comme quoi avec du talent on peut arriver à de grandes choses. Toujours coté visuel, le film fourmille de références au monde de l'animé. Si vous pensez avoir l'oeil, je vous invite à les chercher. A noter que les Daft Punk font également une petite apparition dans une scène de remise des prix.
Musicalement, le film utilise les chansons de l'album Discovery des Daft Punk, sorti en 2001. Les chansons sont enchainées dans le même ordre que sur l'album. Rien n'a été retouché, ce qui rend étonnant le fait que les scènes s'enchainent si naturellement. Cela montre un aperçu du travail qui a été apporté au scénario. On en vient pourtant presque à se demander si l'album n'a pas été composé en vue de réaliser ce film.
Concernant la musique elle même, Discovery a la particularité d'être un album très mélodieux et très posé, contrairement au premier album des Daft Punk, dans lequel le duo exprimait une envie de revanche vis à vis des critiques (le nom Daft Punk est à la base une insulte proférée par un journaliste anglais à l'encontre du groupe punk Darlin' dans lequel ont débuté Thomas et Guy-Manuel).
De fait, il n'est pas nécessaire d'être aficionado de musique électronique pour apprécier le film. Les images et le son étant ici absolument indissociables, il faut considérer l'oeuvre comme un tout. Vouloir regarder l'un sans l'autre n'aurait aucun sens.
Revenons rapidement sur le scénario en lui même: Il est à signaler qu'outre la critique du star système, propre à Daft Punk, le film ne s'ancre pas trop dans l'univers des deux musiciens (contrairement au film Daft Punk: Electroma, par exemple, qui reprend la thématique de la chanson Human After All). Ainsi, le film est ouvert au grand public. Il n'est pas nécessaire d'avoir en tête le background des Dafts pour l'apprécier.
Conclusion/Avis
Malgré sa composition atypique, Interstella 5555 est un anime musical plus que réussi, grâce à la rencontre d'une légende de l'animation japonaise en la personne de Leiji Matsumoto, et des références de la musique électronique française et mondiale (initiateurs de la French Touch, et qui continuent à inspirer de jeunes artistes, oui c'est le moment fanboy
). Le résultat visuel est tout simplement dément, on s'en prend plein les mirettes! Au niveau musical, comme je l'ai dit, tout s'accorde bien aux images, c'est mélodieux, jamais prise de tête, bref du tout bon.
Si ne vous ne connaissiez pas cette perle, je vous conseille vivement d'aller y jeter non pas un oeil, mais les deux yeux et les deux oreilles et de profiter de la rencontre entre les esprits hors du commun de Leiji Matsumoto et des Daft Punk.
sources: Daftalive.com, Wikipédia, interviews diverses, et une sacrée dose de fanboyisme.