Tous ces djeuns qui portent des casques de baladeur pour le style sont, sans le savoir, des fans de…Terra e…
地球へ… Fiche techniqueTitre américain :
Toward the Terra…Auteur : Keiko Takemiya
Éditeurs : Asahi Sonorama
puis Square Enix
au Japon et Vertical
aux États-UnisPériode de publication : 1977-1980
Nombre de volumes (version us) : 3
À propos de l’auteurBien que
Terra e… fût publié dans le
Manga Shônen, à l'instar de
Hi no tori de Tezuka (en partie), il est bien difficile de catégoriser ce titre. Et pour cause, Keiko Takemiya, son auteur, est l'une des pionnières en matière de
shônen ai, un sous-genre du
shôjo. Membre du
Nijûyo-nen Gumi (groupe de l'An 24), sorte de pendant féminin au groupe de
Tokiwasô formé autour de Tezuka, elle fait partie des auteurs ayant révolutionné le
shôjo dans les années 70. On retrouve d'ailleurs dans ce groupe le nom de Riyoko Ikeda (
Lady Oscar,
Très cher frère).
Parmi les oeuvres les plus connues de Keiko Takemiya, citons également
Kaze to ki no uta (le chant du vent et des arbres) et
Natsu e no tobira (la porte vers l'été).
Takemiya-sama Synopsis de Terra e…Au cours du quatrième millénaire, la civilisation humaine atteignit son apogée, n'ayant plus à craindre aucun prédateur et jouissant tranquillement de sa prospérité. Cependant, la pollution et l'exploitation jusqu'à épuisement de toutes les ressources de leur planète mère, Terra, contraignirent la majeure partie des hommes à s'exiler dans l'espace. En attendant que Terra se régénèrent, l'humanité entra dans une nouvelle ère marquée par l'avènement d'un nouvel ordre social, celui de la domination supérieure (
Superior Domination) ; ce nouveau système ayant pour but d'assister la convalescence de Terra et de rééduquer les hommes, de la naissance jusqu'à l'âge « adulte ». Un processus de régulation des naissances digne de
Matrix fut mis en place, mais un nouveau genre d'humains apparut. Des humains doués de pouvoirs extrasensoriels et surnaturels malgré une constitution physique chétive, les Mu. Ceux-ci furent persécutés par le système, mais certains parvinrent à s'enfuir et à fonder une civilisation marginale. Leur unique but et leur espoir est désormais de rejoindre Terra.
Sublime, non ? Un avis pseudo-objectifLe titre a beau dater d'une trentaine d'années, on n'en demeure pas moins admiratif devant l'audace du découpage de certaines planches, la pureté du graphisme et le scénario maitrisé de bout en bout. À ce propos, la conclusion pourra surprendre de par son contenu mais surtout de par son enchaînement de séquences.
L'intrigue repose en gros sur deux personnages antagonistes (voire trois^^) d'un charisme redoutable : Jomy Marquis Shin, Keith Anyan (et Soldier Blue, le fameux troisième). Et pourtant, les personnages secondaires ne sont pas en reste. Ils ont tous des personnalités diverses et affirmées et, comme les deux personnages principaux, des sentiments exacerbés.
L'immersion est totale. Les révélations et les événements font progressivement prendre une ampleur croissante à l'univers de
Terra e….
- Spoiler:
Quelques planches de la bête…
… venant de ce site.
Transversales et conjecturesPreuve du succès et de la qualité de
Terra e…, l'influence qu'une telle œuvre a pu avoir sur ses contemporains. On pense immédiatement à certains titres de
Clamp, comme par exemple
X. En confrontant ces deux mangas à titre d'exemple, on peut relever des similitudes de casting, d'ambiance, de thèmes et de procédés narratifs, techniques ou relationnels. Pour en citer quelques-uns, la ressemblance Hinoto / Physis, l'ambiguïté de la relation Fuma-Kamui/Keith-Jomy, le fond apocalyptique. De même, les œuvres de Clamp sont parfois difficiles à définir (
shôjo ?
shônen ?
seinen ?
daubes ?).
On tient, de toute façon, une preuve certaine qu'enfermer une œuvre dans une case, un genre prédéfini peut se révéler vain et inutile (voire stupide).
Pour conclure,
Terra e… a eu droit à une adaptation en long métrage dès 1980 (un peu avant la toute fin du manga, semblerait-il), puis en série TV en 2007 : deux déclinaisons de grande qualité avec leur lot de d'éléments nouveaux.
La lecture du manga demeure néanmoins incontournable, alors si un gentil éditeur (Glénat et sa prometteuse collection « Vintage » ou Kana qui va sortir le vieux
Sabu to Ichi) pouvait avoir la gentillesse et le courage de sortir la perle de Takemiya sous nos latitudes… ce serait… grand, très grand.
- Spoiler:
Images du film et de la série.